19 février 2024

Je suis ce que je suis que je le définisse ou non. J’étais et j’existais pleinement quand j’étais un jeune enfant, même si je n’avais alors absolument aucun mot et aucune définition pour me décrire. Exister et être moi-même ne nécessite pas d’être capable d’intellectualiser mon tempérament ou mon essence et de la verbaliser proprement dans des mots et des définitions, comme une liste mentale à laquelle faire référence parfois pour savoir si je suis bel et bien moi ou non. Je suis et serai absolument toujours moi. Les contours de ce que je suis ne sont pas rigides comme le seraient une clôture—je ne peux pas me cogner sur les rebords ou les dépasser—ils sont mous et flexibles comme le sont les rebords d’une goutte d’eau. Une goutte d’eau n’a absolument aucun besoin de se « connaître » pour être une goutte d’eau de la bonne forme et de la bonne façon—et moi aussi, exactement comme elle, je n’ai, et n’ai jamais, eu besoin de faire ça.

Lettre du dimanche