Toutes les fleurs ne survivent pas l’hiver, quoiqu’on y fasse. C’est comme ça. C’est une des choses difficiles de la vie à accepter je pense. Mais je pense que ça nous entraîne aussi à accepter d’autres choses difficiles de la vie à accepter qui sont comme ça quoiqu’on y fasse.
Ralentir. Si tu veux. Accélérer. Si tu veux. Les deux c’est ok. Ne faisons pas de légers changements de vitesse des fétiches dignes de couvertures de livres et de conférences sensés tout guérir par magie. L’essentiel ce n’est pas de ralentir ou d’accélérer. L’essentiel c’est de faire ce qui fait du sens en ce moment pour nous.
Chaque fois que je me pense assez intelligent pour reconnaître des schémas chez les gens, ou pour penser savoir ce qu’ils pensent au fond d’eux, je me rappelle que c’est ce même cerveau qui voit des visages dans des troncs d’arbres et des silhouettes dans le noir.
Peut-être que les galaxies s’éloignent de plus en plus parce que tout ce qu’on tasse en dessous du tapis depuis toutes ces années ça commence à sentir mauvais.
Peut-être qu’il serait le temps d’arrêter de faire du mal à retardement à la toi de demain.
Tout allait si bien n’est-ce pas avant qu’une couverture de livre nous apprenne qu’on avait tous ces soucis.
Quand on veut on peut—sauf toutes les innombrables fois où même si on veut très fort on est pas capable du tout mais c’est pas grave parce que notre valeur ou légitimité dans ce monde ne se calcule pas à ce qu’on est capable ou non de faire ou d’accomplir donc on s’en fou tout est ok.
Moins vite. Moins loin. Moins fort. Moins souvent. Plus lent. Plus proche. Plus doucement. Plus intentionnellement.
Tu sais tous ces gens qui ont toutes sortes d’attentes et de bons conseils face à notre vie et à ce qu’on devrait ou pas y faire? B’en tant pis pour eux. C’est pas eux qui meurent à la fin, c’est nous. Alors aussi bien que ce soit nous qui vivons aussi.
Soyons honnête, on joue les durs, mais on pense encore des fois à la chenille qu’on a sauvé quand on était des petits.
Le printemps s’en vient.
Les mots ils portent une charge en eux donc si tu exagères même un peu comment tu te racontes ce qui se passe tu exagères aussi au moins un peu ce que tu ressens face à ce qui se passe et si aussi tu calmes même un peu comment tu te racontes ce qui se passe tu calmes aussi au moins un peu ce que tu ressens face à ce qui se passe.
Je sais pas si nécessairement le meilleur est à venir. Ça sonne un peu exagéré si tu veux mon avis. Ça sonne comme une phrase que quelqu’un nous dit comme ça pour bien paraître sur le rebord d’une table à moitié en train de nous écouter et à moitié en train de chercher une façon de changer le sujet. Mais je sais que du beau est à venir en tout cas. Pis je sais pas pour toi, mais moi, ça me suffit.
Peut-être qu’il serait le temps maintenant de nous donner enfin la permission d’être totalement réprochable.
Ce n’est pas pour rien qu’on envie parfois les oiseaux même si ils ne possèdent rien du tout et que ils ne vivent pas très longtemps non plus, c’est parce que ils ont l’air libres.
Prenons-nous assez au sérieux pour le voir qu’on est un diamant, mais pas assez au sérieux pour finir par oublier qu’un diamant, c’est b’en rien qu’une roche.
Peut-être,
ne t’accroche pas au négatif.
Peut-être,
ne t’accroche pas au positif
non plus.
Peut-être,
ne t’accroche pas du tout
dans le fond.
Crois-le donc, au fond, que tu es le centre du monde. Imagine ça, comment tu commencerais à te tenir et à te traiter si tu croyais vraiment que tu es l’axe précieux autour duquel tout l’univers s’enroule. Imagine ça.
Arrête de négocier avec ton coeur.
J’essaie de rester humble
parce que parfois je me rappelle
que je suis un singe pas très fort
ni très solide
qui nage mal
qui saute pas haut
qui court pas vite
et qui porte des bobettes.
Le nuage je pense il ne se concerne pas de ce que les gens voient et projettent sur lui en le regardant. Le nuage il est libre.
Les étoiles elles ont l’air d’être toutes ensemble quand on les regarde mais au fond elles sont vraiment toutes seules dans le foncé de l’espace. Quelque part on est un peu comme elles nous aussi. Mais c’est ok je pense. C’est pas supposé faire peur, la solitude et l’espace. Une étoile a besoin d’espace pour allumer le ciel.
Avant que le jour puisse venir la nuit doit lui laisser de la place. Peut-être qu’elle le fait toujours parce que lui aussi, quand c’est son tour, il lui en laisse une. Peut-être que tu pourrais faire comme le jour et la nuit et ne pas résister à ce qui veut apparaître en toi, laisser la place au jour, et laisser la place à la nuit, aussi.
L’univers n’a pas la capacité de faire des erreurs et il a fait toi, c’est simple.
Arrête de demander la permission d’être ce que tu es de toute façon.
La réponse aux questions qui commencent par « Est-ce qu’il est en train de dire que » est probablement toujours non.
Les nuages ne font que passer et puis disparaissent et nous aussi, comme eux, on ne fait que passer, et puis on disparaît. Il y a quelque chose d’apaisant quelque part là dedans, de rassurant je trouve. Comme si l’inévitabilité de notre éphémère nous donne la permission de se tromper et de s’égarer pendant notre passage.
Je ne suis pas particulièrement convaincu de la différence entre m’imaginer une licorne qui vole dans un ciel mauve et m’imaginer ce que j’appelle mon passé.
J’essaie d’être capable de répondre à pourquoi je pense ce que je pense et je crois ce que je crois, parce que je préfère commencer par des questions sur le monde qui m’entoure plutôt que par des réponses.
Bon là j’pense qu’on peut arrêter tout le monde de faire semblant qu’on est des êtres parfaitement moraux qui font jamais d’erreur. Tu sais que tu es faillible, je sais que tu es faillible, tu sais que je sais que tu es faillible, je sais que tu sais qu’on est tous faillible. C’est pas grave. C’est comme ça. C’est très bien. Tout est ok.