Journal

Essayer un peu moins.
Permettre un peu plus.

Si tu veux sauver le monde—comme il n’y a pas une ligne magique autour de toi qui ferait de toi quelque chose d’extérieur au monde—commence donc par là.

C’est une bonne stratégie écoute, je suis certain que beaucoup de gens vont être tellement impressionnés par tous ces sommets que tu vises et atteins qu’ils vont oublier de regarder en arrière ce que tu essaies si fort de fuir comme ça. Peut-être même que tu vas finir toi-même par oublier. Mais je gagerais pas là-dessus personnellement.

T’sais, ce qui compose la grosse majorité de nos vies, ce n’est pas les événements grandioses et extraordinaires, ce sont tous les moments inaperçus entres eux. Donc, peut-être qu’on devrait concentrer la majorité de nos efforts à rendre surtout ces moments inaperçus-là—des moments qui nous font du bien, qui font du sens.

Tu n’as pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour manger, prier et aimer—tu as juste besoin d’enfin t’en donner la permission.

Pourquoi c’est si difficile pour toi d’accepter que tu n’as rien à faire ou à être d’autre que ce que tu fais et es déjà pour être assez?

C’est ok d’avoir peur. C’est ok d’avoir des doutes. C’est ok d’hésiter. C’est ok d’avoir mal.

Cette tendance absurde de finir par se convaincre que les états négatifs sont intolérables et à éviter à tout prix—et qu’alternativement il existerait quelque part par là-bas un jour au bout d’un chemin arbitraire un état de constant bonheur jubilatoire et de paix éternelle, est non seulement une pure et totale illusion, mais ironiquement éloigne d’un état de mieux.

Le plus vite on accepte la peur, les doutes, l’hésitation et la souffrance comme faisant partie de l’expérience humaine et qu’on cesse de les fuir à tout prix comme des lâches, le plus vite on se rapproche d’une paix et d’un bonheur qui, même si non constant ou éternel, au moins—existe.

Lettre du dimanche