Tu sais, ceux qui ne t’aiment pas fondamentalement comme tu es, b’en t’sais, tant pis pour eux.
En fait, ça ne te concerne même pas. C’est un peu je pense comme un champignon dans la forêt.
Si je marche dans la forêt et que je vois un champignon que je n’aime pas, que je trouve repoussant, répugnant même, qui me donne des frissons tellement tout en moi le déteste et le rejette, lui, il vit sa vie.
C’est moi qui souffre, c’est moi qui vis, qui ressens le rejet, le dégoût, le mépris—lui, il est juste là. Mon impression de lui ne le concerne même pas, ça ne concerne que moi, dans l’absolu.
J’essaie de voir mes relations avec les autres comme le champignon. Si l’autre m’adore et m’adule, et bien tant mieux pour elle, c’est elle qui ressent l’adoration et l’adulation. Si l’autre me déteste et me méprise, et bien tant pis pour elle, c’est elle qui ressent la haine et le mépris. Dans les deux cas, ça ne concerne qu’elle.
Mais c’est là je pense le défi. Du moins de mon expérience, ce n’est pas un détachement qui peut être fait à moitié. Je ne peux pas VRAIMENT me détacher des insultes et des injures des autres, tout en voulant continuer à me sentir flatté et validé par les compliments et les félicitations.
Je devais me détacher AU COMPLET du regard de l’autre, sinon, du moins personnellement, du temps que j’essayais de juste me détacher du négatif, je ne faisais en réalité que me leurrer à me croire libre. J’étais toujours profondément prisonnier. Pas même un peu moins—absolument autant.
Le champignon est libre.
Soyons donc comme le champignon.